L’homme djongué
Quand le » Djongué » se conjugue au masculin, la femme perd le contrôle de ses émotions.
Vantées pour leurs astuces et autres secrets de femmes, les Sénégalaises ont fini de se hisser au peloton de tête des épouses modèles en Afrique. N’est-il pas courant d’entendre les hommes des pays voisins du Sénégal prendre la sénégalaise du cru comme l’épouse idéale ?
C’est dire qu’à tort ou à raison, leur maîtrise de la sphère intime dans le contexte conjugal demeure un secret de polichinelle.
Néanmoins, cette déférence totale à l’époux est confinée dans le terme » Djongué » à tort. En effet, les vraies sénégalaises rectifieront en disant ceci :
Pour les femmes, on dit * Mook Podj * car * Djongué * se conjugue au masculin. Une façon astucieuse pour dire que l’assaisonnement de la sphère conjugale n’est plus la chasse gardée des seules femmes.
Cette agrémentation du cocon conjugal exige un subtil mariage des astuces et des techniques cultivées de part et d’autre.
Si les anciennes générations de femmes faisaient tout de A à Z, à sens unique, pour l’épanouissement de l’homme, les jeunes femmes réclament aujourd’hui un retour sur investissement.
D’ailleurs, aussi dévouée qu’elle soit pour pimenter son couple, la femme se lasse naturellement quand l’homme ne s’asperge pas d’un doux parfum de » Djongué « .
Preuve que le secret d’un mariage réussi s’arrime sur une symbiose des cœurs et des corps.
Malheureusement, peu d’hommes sont entraînés dans ce domaine. Peut-être même qu’ils se refusent cette tâche longtemps réservée aux femmes.
Si les femmes sont coachées, selon leur culture, par leurs tantes, grandes cousines et copines, les hommes sont à eux niais dans l’arène de l’intimité.
De ce fait, peu d’hommes connaissent les attentes de la femme pour anticiper ses désirs. Encore faut-il qu’ils ne la réduisent pas à un simple mortier dont la seule utilité est de recevoir un pilon.
Un décalage énorme qui, sans remédiation ultérieure, rend fade la vie de couple sans jeu de mots.
Un homme qui ne s’intéresse à sa femme qu’à l’extinction des lumières s’expose à son courroux tôt ou tard.
Irritée et lasse d’être prise pour une « vidangeuse », elle se transformera en une huître.
On s’achemine alors inexorablement vers le viol conjugal sauf si elle s’évertue à jouer son rôle conjugal de temps à autre. Donc, une femme quels que soient sa plastique, sa coquetterie et ses atours physiques, a besoin d’un essaim d’attentions pour faire étalage de ses talents insoupçonnés dans l’intimité du couple.
De nos jours, tout homme doit avoir en bandoulière d’innombrables astuces pour faire de sa sphère conjugale un nid épicé et pimenté. Un homme » Djongué » est avant tout une personne ouverte d’esprit.
Il ne doit nullement s’enfermer dans un rôle au sein du couple. Il doit être flexible, disponible et attentionné.
Il doit mettre la main à la pâte et décharger de temps en temps sa femme afin qu’elle puisse s’occuper de sa féminité.
Si offrir une fleur est aux antipodes de nos cultures d’origine, donner un cadeau à sa femme a toujours été une règle au sein de nos familles africaines.
Nos aînés se singularisaient par leur faculté à assouvir les désirs de la femme par des tissus, des parures… Donc, offrir un cadeau à une femme c’est marquer un coup pour ne pas dire l’esprit. Cela vivifie son amour.
Toutefois, ce cadeau ne doit pas venir en support d’un réglage d’un conflit ou d’une infidélité. Ce qui fait fondre le cœur des femmes c’est l’appétence de l’homme pour les surprises.
Un plat préparé avec joie et bonne humeur à son insu, un attirail féminin ou un bijou délicatement caché sur un lit rempli de pétales de roses, un billet de voyage sont autant de choses qui peuvent attendrir une femme au point de perdre le contrôle de ses émotions.
L’homme doit avoir également un langage doux et coquin pour faire vibrer les fibres du cœur de la femme à volonté. Un homme drôle mais sans être ridicule plaît à toute femme. Son absence doit être remarquée à domicile parce qu’il est un distributeur automatique de joies.
Dans le secret de la chambre conjugale, la frustration doit être l’exception et l’épanouissement la règle.
Une femme frustrée est une bombe à retardement.
Quand elle explose, les éclaboussures peuvent causer des plaies irréversibles. Les dommages collatéraux sont souvent énormes. Un homme trompe pour satisfaire son bas ventre alors que la femme trompe pour panser les plaies de son cœur.